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Une décision bien concertée ?

Concertation publique (septembre à novembre 2012)

À la suite d'une délibération du Conseil de Communauté du 9 décembre 2011, une concertation publique sur le projet a été ouverte, conformément au code de l'urbanisme, par le président de Brest métropole océane, du 10 septembre au 5 novembre 2012.

Un avis a été publié dans les quotidiens Ouest-France et Le Télégramme de Brest ainsi qu'un affichage en mairie et une mise en ligne du dossier sur le site de Brest Métropole Océane avec la création d'une boite de messagerie. Le dossier est un registre pour les observations qui ont été déposés à l’Hôtel de communauté, à la Mairie de Brest et à la Mairie de quartier des Quatre Moulins.

 

Quatre réunions publiques se sont tenues :

  • A la CCI de Brest, le 24/09/2012 : 20 personnes environ, 11 interventions.

  • A la Mairie de Brest, le 25/09/2012 : environ 30 personnes, 6 interventions.

  • A la Base navale le 18/10/2012 : 5 personnes, 3 interventions.

  • Auprès des riverains de la rue Ducouëdic, le 17/09/2012 : 8 personnes et 8 interventions.

Réunion publique du 9 avril 2015

Enquête publique (avril-mai 2015)

L’enquête publique s’est déroulée du 16 avril au 18 mai 2015 et le dossier d’enquête a toujours été consultable :

  • A l’hôtel de la métropole.

  • A l’hôtel de ville de Brest.

  • A la mairie de quartier des 4 moulins.

  • Via internet sur le site Brest.fr.

 

Le public était invité à déposer ses observations sur les registres mis à disposition, par courrier et courriel, ainsi que lors des permanences du commissaire enquêteur.

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Évoquée d'une manière générale, la position de l'enquête publique serait intervenue trop tard dans l'établissement d'un projet quand tout semblait décidé.

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L'enquête est apparue de courte durée compte tenu de la période incluant un mois de mai faiblement ouvré.

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L'ancienneté de la plupart des documents est soulignée ainsi que l'absence d'études véritables établissant les chiffres avancés.

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Une observation dans le compte-rendu de la réunion publique du 9 avril 2015 mentionne comme des anomalies dans le dossier d'enquête, du fait qu'il contiendrait la totalité de l'argumentaire favorable au projet ; les remarques plus réticentes au projet n’auraient pas assez été exposées.

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Finalement, le commissaire enquêteur émet un avis favorable au projet sous deux recommandations :

  1. « La sécurité des personnes constitue un enjeu primordial dans la fréquentation du moyen de transport, je recommande fortement une présence permanente d’agents de sécurité sur les lieux d’exploitation, accentuée en soirée par une présence bilatérale continue dans les stations ou les cabines. »

  2. « Le réaménagement du carrefour, situé face à la station prévue rive gauche pour le téléphérique, devrait faciliter la traversée des piétons par un passage prioritaire. »

Mairie de Brest

Délibération déclarant le projet du téléphérique d’intérêt général  du 9 juillet 2015

A cette date est voté définitivement le projet qui peut désormais entamer ses travaux. Si la majorité a voté en faveur du projet, il reste évident que certains acteurs ont voté contre. Retrouvez plus bas un schéma des acteurs du projet pour mieux comprendre le jeu des alliances politiques engendré par les votes et délibérations.

Processus décisionnel
Schéma des acteurs
Conflit d'acteurs

Schéma des acteurs

A propos de la maîtrise d'ouvrage

La SemTram est un groupement d'entreprises constitué de SEM du TCSP (SEM du transport en commun en site propre de la communauté urbaine de Brest) et Egis Rail.

La SEM du TCSP est une société d'économie mixte locale au capital de 150 k€, qui a eu pour but d'assurer la maîtrise d'ouvrage des travaux de la première ligne de tramway de Brest. Leur principal partenaire est Brest Métropole Océane.

Egis Rail (1355 salariés CA 158 M€) filiale du groupe Egis, est spécialisée dans l’ingénierie des transports urbains guidés et ferroviaires.

A propos de la maîtrise d'oeuvre

Mandataire du groupement et filiale du groupe Bouygues Construction, Bouygues TP RF (620 salariés CA 200 M€) est une entreprise reconnue pour la réalisation d’ouvrages de génie civil, en particulier dans le cadre d’infrastructures de transports.

Bartholet Maschinenbau AG (250 salariés CA 42.6 M€) a son siège social à Flums en Suisse, et sa filiale française BMF Remontées Mécaniques France est un des leaders internationaux dans le domaine des remontées mécaniques, des parcs d’attractions, de la construction mécanique de précision et de la mise en forme des métaux. BMF bénéficie d’une reconnaissance de la part de ses clients à travers le monde depuis un demi siècle.

Suite à l’avis favorable du commissaire enquêteur le 20 juin 2015, le conseil métropolitain,  devenu Brest métropole s’est  réuni le 9 juillet pour se prononcer  sur la délibération déclarant le projet du téléphérique d’intérêt général, autrement dit pour autoriser le lancement des travaux du premier téléphérique urbain de France. Les conclusions sont alors majoritairement en faveur du projet, qui est lancé dès la fin du mois de juillet. Nous allons voir qu’il existe cependant un conflit entre acteurs qui réside dans les différents enjeux du projet non perçus de la même manière chez chacun.

 

Europe Ecologie les Verts vote en faveur du projet car l’enjeu du téléphérique est tout d’abord environnemental et le téléphérique répond au mieux à cette problématique de lutte contre la pollution.

Pour l’association Pays de Brest Solidaire, ce téléphérique est la solution la plus économiquement rentable à une demande de mobilité croissante et avec la construction du nouveau quartier. Le projet serait source ,selon eux, d’attractivité économique et commerciale.

 

Pour les élus du Rassemblement pour Brest, il est clair que ce projet de l’équipe du maire de Brest M. Cuillandre ne répond pas aux besoins réels de l’agglomération et de ses habitants. Il ne répond en réalité à aucun critère d’intérêt général. Au contraire, ce projet,  avant même sa réalisation, est marqué  un manque évident de vision, de réalisme et d’anticipation. Les élus du Rassemblement pour Brest ont donc voté contre ce projet. Selon eux, ce sujet essentiel fut diffusé trop tardivement et surtout opportunément après l’avis favorable émis par le commissaire enquêteur. De plus, le groupe regrette que les solutions alternatives, multimodales et moins coûteuses en coût global (investissement et surtout fonctionnement) aient été aussi rapidement écartées. Selon l’association, les coûts de fonctionnement du téléphérique seraient plus élevés qu’annoncés, et finalement le projet serait trop coûteux et inadapté. La nature du besoin à satisfaire n’est d’ailleurs toujours pas claire. Ainsi, à l’image de notre problématique, l’association se pose la question suivante : s’agit-il d’assurer un transport fonctionnel ou d’une attraction touristique ? La réponse à cette question conditionne la pertinence, voire le caractère réel, de l’affectation de cet équipement avec toutes les conséquences en terme de financement que cela implique… Quoi qu’il en soit, la solution proposée ne répond pas, selon eux, aux besoins de fluidification des échanges courants entre rive gauche et rive droite, tous modes concernés.

 

De même le groupe Brest Alternative, représenté par la voix de Nathalie Collovati, a renouvelé son appel au « bon sens et à la mesure », et a réaffirmé par son opposition à un projet dénué d'intérêt général pour la métropole. Brest Alternative se pose la question suivante : Pourquoi une telle hâte, une telle précipitation à se lancer dans ce programme ? Le projet est effectivement basé sur des hypothèses de fréquentation du téléphérique, hypothèses qui par ailleurs sont supposées hautes selon eux. L’association demande à Brest Métropole de « prendre le temps » de voir se développer le plateau des Capucins pour réellement évaluer la demande de fréquentation. Ainsi, les mots clés qui font défaut à ce projet sont la « temporisation et la tempérance ». Peut-être que dans trois ou quatre ans, la donne aurait pu changer, et que ce projet (ou un autre type de liaison) se serait alors imposé comme une nécessité. Mais « à l’heure de la prise de décision du lancement du projet, finalement celui-ci apparaît au mieux, comme un pari risqué et au pire, comme une lubie technologique malvenue, au détriment d’investissements bien plus prioritaires. »

 

Enfin, pour le parti du Front de Gauche, la conclusion est la même que les deux associations précédentes : ce projet n’est pas d’utilité publique. Selon eux, ce projet n’est « qu’un gadget au coût exorbitant pour céder aux caprices d’investisseurs du plateau des Capucins ». Pour le parti, la politique développée par le maire de Brest vise à la concurrence entre les territoires et le téléphérique répond à cette concurrence qui coûte cher au portefeuille des Brestois.

Nous pouvons voir à travers ces votes négatifs que le projet n’était pas totalement fédérateur et qu’il fut peut-être décidé trop rapidement au goût de certains.

Conflits d’acteurs

A travers les arguments de ces associations votant contre ce projet jugé comme décidé trop hâtivement, nous pouvons nous demander si les promoteurs immobiliers n’auraient pas influencé dans les processus décisionnels. Le maire de Brest déclare dans un tweet que son but est « d’amener des investisseurs sur le plateau des Capucins ».  Le quartier des Capucins, sous l’impulsion des promoteurs immobiliers et des investisseurs, amène des nouveaux logements et activités professionnelles. Le téléphérique, à l’image innovante et durable,  apparait comme la solution idéale pour les satisfaire, et sont d’ailleurs les premiers à dire qu’il faut desservir ce nouveau quartier en franchissant la rivière.  Il est possible qu’un objectif de répondre aux besoins des investisseurs est influencé le choix du téléphérique dans les concertations.

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De plus, toujours dans le sens d’un processus considéré comme non assez mûri par certains, nous pouvons avancer un argument pour défendre le projet qui fut de dire que la base marine située en contrebas nécessitant un tirant d’air de 45m de haut pour laisser passer la flotte militaire, le téléphérique était la bonne solution pour contourner le problème. Or il se trouve que quelques mois après la décision officielle de construire le téléphérique, la base marine a annoncé qu’il n’y aurait plus de bateaux militaires qui y passerait, donc plus de tirant d’air imposé. Nous pouvons donc nous demander si ce fait lors de la concertation avec la base marine fut énoncé et si oui, peut que le maire aurait décidé de faire voter le projet avant que l’annonce de la base militaire soit faite pour bien justifier son téléphérique.

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